Sud-Kivu : 437 cas de VSBG répertoriés de Juillet 2022 à Avril 2023 (AFEM)

437 cas des violences sexuelles et celles basées sur le genre «VSBG» répertoriés par l’Association des Femmes des Médias (AFEMont été perpétrées au cours de la période allant de Juillet 2022 à Avril 2023 dans la ville de Bukavu, à Nyangezi dans le territoire de Walungu, à Minova dans le territoire de Kalehe, à Sange et Luvungi en territoire d’Uvira.

Jusqu’à ce jour, la justice est restée quasi inexistante ou mieux passive devant ces actes ignobles qui pourtant sont, les uns constitutifs des faits infractionnels et les autres, des manquements graves aux engagements des parties.

Loins des poursuites judiciaires, les présumés auteurs desdits actes, se promènent librement aux vues et aux sues impuissantes des victimes qui vivent sous la permanente crainte de la recidive.

Cette révélation a été faite par AFEM au cours d’une conférence de presse tenue ce vendredi 12 mai 2023 à Bukavu .

Déplorant l’inertie de la justice face à ces cas, la Présidente du Conseil d’Administration de AFEM asbl, en la personne de Mme Caddy Adzuba a imploré les acteurs judiciaires qui ont en charge, l’action publique de s’investir dans l’ouverture des poursuites judiciaires contre les présumés auteurs afin de, non seulement , rétablir les survivantes dans leur droit mais également réduire le chiffre noir de la criminalité en matière des violences sexuelles et celles basées sur le genre.

A coup sûr, les poursuites judiciaires et la bonne application des peines permettront aux victimes de s’exprimer, de recouvrer la dignité, le sens et le goût de la vie.

Poursuivant, Mme Caddy Adzuba a précisé que AFEM asbl a en outre, documenté 275 cas des violations des droits humains en quatre mois, soit de janvier à avril 2023 et ce, en collaboration avec 50 moniteurs et monitrices membres des Noyaux Clubs d’Ecoute de la ville de Bukavu et des groupement de Nyangezi, Minova, Sange et Luvungi.

Il s’est agi en général des cas d’ accusations de sorcellerie à l’égard des femmes et filles, des cas des violences sexuelles domestiques et non domestiques, des cas de vols et pillages des biens des paisibles citoyens, des cas d’enlèvements ainsi que des tueries pour ne citer que cela.

D’une manière singulière, elle a précisé que 19 cas des violences sexuelles ont été répertoriés dont 9 cas de viols perpétré sur mineures.Le groupement de Sange compte 6 cas de viols des femmes et des jeunes filles par des hommes en uniforme non autrement identifiés, 5 cas dans certains quartiers de Bukavu, 4 cas à Luvungi, 2 cas à Minova et 2 cas à Nyangezi.

Elle a épinglé singulièrement, le cas d’une jeune femme de Sange dans le bufuliru qui a été violé collectivement par trois hommes en date du 20 fevrier 2023 pendant qu’elle vaquait à ses activités champêtres. 104 cas des violences domestiques ont été répertoriés dont 32 à Minova, 22 à Bukavu, 17 à Luvungi, 11 à Nyangezi, 7 à Walungu et 5 à Sange. 105 cas de tuerie dont 15 femmes lynchées suite l’ accusation de sorcelerie, ont déjà été répertoriés depuis le début de l’an 2023.

La ville de Bukavu l’emporte avec 6 femmes tuées, 3 à Kalonge, 2 à Minova, 2 à Luvungi et 2 autres femmes brulées vives à Burhale le 7 mars de l’année en cours ainsi qu’une femme de troisième âge assassinée dans le groupement d’Itara le 6 avril dernier.

Au cours de la même période, il convient de noter l’incursion des hommes armés dans ces zones, où l’on a enregistré des dégâts humains et matériels :15 personnes ont perdues la vie dont 5 hommes. Il y a lieu de signaler en plus, d’autres cas de violations des droits des femmes et filles tels que leur exclusion à l’héritage.

Par ailleurs cette conférence de presse a aussi été honorée par la présence de Mme Chouchou MANEGABE, l’une des initiatrices de cette grande Organisation promotrice des droits des femmes au Sud-Kivu à travers notamment, les actions de prévention et de lutte contre les violences sexuelles et celles basées sur le genre pour la consolidation de la paix. Elle a formulé un plaidoyer pour l’implication des autorités et de tout un chacun pour bannir ces pratiques qui déséquilibrent la vie sociale.

Abordant dans le même sens, Mme Nelly Adidja a appelé tous et toutes à conjuguer les efforts avec les medias en menant ensemble des plaidoyers afin de dénoncer les VSBG dont sont victimes les femmes et filles au niveau local, provincial, national, régional et international et de susciter l’implication des différentes parties prenantes et surtout des autorités dans la prise des mesures réduisant sensiblement, les violences sexuelles et celles basées sur le genre .

Signalons que cette Conférence de presse sur la présentation des résultats du monitoring effectué dans les zones d’intervention d’AFEM s’inscrit dans le cadre du programme PROPAIX I et que cette activité a bénéficié du grand apport des Noyaux Clubs d’Ecoute de AFEM.

Par Altina F. Rutaha

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page
Fermer