Agriculture : AFLASAFE RDC01, Une réponse pour l’agriculture dans la région des Grands-Lacs

Les problèmes liés à la consommation des aflatoxines dans les aliments et chez les bétails sont une réalité dans l’Afrique et sont susceptibles à hautes doses d’entraîner la mort en quelques heures ou quelques jours selon la dose et la sensibilité.

Ces poisons contaminent jusqu’à 65% les cultures de maïs et arachides et d’autres grain de melon, riz, le sorgho et le manioc.

En Afrique et en particulier dans les pays en voie de développement comme le Burundi, Rwanda et la RDC, cette question est prise avec considération par différents partenaires étatiques et privés engagés dans le secteur agricole.

C’est ainsi que la toute première usine de production du produit AFLASAFE RDC 01 de lutte biologique contre les aflatoxines a été mise en place dans la province du Sud-Kivu dans l’Est de la RDC et pourra également servir d’autres pays de la région de grand-lacs.

Celle-ci est l’œuvre de l’Institut International d’Agriculture Tropical, IITA dans le cadre du projet intégré de croissance agricole dans le grand-lacs PICAGL, financé par la Banque Mondiale et a une capacité de production journalière de cinq (5) tonnes par jour.

AFLASAFE RDC01, vient si pas éliminer, réduire les Aflatoxines qui ne restent sans effets négatifs car la présence de mycotoxines dans les aliments pose des problèmes importants d’hygiène publique et de santé animale mais aussi socioéconomiques car outre des effets sanitaires délétères, certaines aflatoxines intoxiquent les animaux de ferme consommant des aliments infectés d’après des experts. 

Ceci impact également les échanges transfrontaliers qui se font régulièrement entre les 3 pays avec les petits commerçants sur les douanes et les risques de contamination (humaine, animale et végétale) restent non négligeable.

Le Rwanda, le Burundi et la RDC se complètent à un pourcentage élevé sur le plan alimentaire quotidiennement d’où l’utilité de cette usine en vue de limiter les dégâts liés à la consommation des aliments contaminées par les aflatoxines.

Sur la frontière Kamanyola par exemple, limite entre la RDC et le Rwanda dans la province du Sud-Kivu,  les petits commerçants transfrontaliers s’échangent des produits vivriés à longeur des journées comme les légumes, la farine (maïs et maniocs), le haricot, viande, poulets, tomates, le lait, …

Ceci étant, il est prouvé par des scientifiques que les cultures dont le taux d’aflatoxine est supérieure aux niveaux autorisés ne sont pas exportables et soient vendues à des marchés de faible valeur ou soient détruites.

Une situation qui peut avoir des répércutions sur l’économie des agriculteurs et sur leur social.

Selon les chercheurs de l’IITA, les premières victimes en sont les femmes enceintes car ils affaiblissent leur système humanitaire et retarde la croissance chez les enfants (RDC 58%, Burundi 43% et Rwanda 38%).

Il sied de signaler que la construction de l’usine a été précédé par la création d’un laboratoire au site de Kalambo dans le Sud-Kivu permettant d’évaluer le taux d’aflatoxines et de fumonisine dans la farine de maïs, soja, arachide, manioc etc.

Ce laboratoire situé en territoire de Kabare ( plus ou moins 20 kilomètres de la ville de Bukavu) permet également d’assurer la gestion des aflatoxines.

Il sert aujourd’hui les organisations internationales comme le programme alimentaire mondiale, PAM à faire des analyses des produits alimentaires qui jadis se faisaient en Afrique du Sud-Kivu.

Pour bien asseoir les connaissances relatives à l’aflatoxine, son mode de contamination, effets indésirables, sa détection et son traitement, quelques techniciens du Burundi et du Congo ont été formes à travers des ateliers régionaux dans le cadre du projet PICAGL de la RDC et le projet frère du Burundi PRDAIGL

Ils ont également été formés sur les techniques de biologie moléculaire appliquées au diagnostic des maladies animales et le séquençage de l’ADN. Ces formations ont été couplées des visites d’échanges d’expérience sur les activités de la chaine

Le produit Aflasafe et en essaie dans plusieurs provinces en RDC et n’attend que son enregistrement qui est pour bientôt avant son exportation dans les pays en besoin. Car, les agriculteurs de plusieurs pays atteignent systématiquement 80 à 99% de réduction de contamination par aflatoxine en appliquant Aflasafe dans les champs de maïs et arachide.

Actuellement, 20 pays Africains disposent du produit Aflasafe avec 1 million de tonnes de maïs et arachides sans aflatoxines produits.

Il resort aussi des études que 6,5 millions de dollars sont investis par des partenaires du secteur privé en Afrique avec 5100 tonnes d’Aflasafe produites pour protéger 500 000 hectares de diverses cultures susceptibles d’etre attaquées par les aflatoxines.

Par Isabelle Riba

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