Bukavu : Des miliciens en colère auraient tenté de traverser vers le Rwanda? Voici le bilan, et ce qu’il faut comprendre

Deux morts parmi lequels 1 assaillant et 1 militaire de garde, cela s’est passé lors d’un incident qui s’est produit à la frontière dite Ruzizi 2 entre la République Démocratique du Congo, et le Rwanda la nuit du mercredi 15 février 2023. Des tirs ont été entendus à cette frontière durant plusieurs minutes.

«C’était vers 4h. Nous dormions quand nous avons entendu des coups de feu. Personne ne savait ce qui se passait exactement. Le matin, ceux qui se sont dirigés là-bas à la frontière ont dit que c’étaient des miliciens Maï-maï qui avaient essayé de traverser la frontière pour attaquer le Rwanda, mais nous ne savons pas si c’est vrai. Lors des échanges de tirs, l’un d’eux est mort, mais les témoins disent qu’il n’avait aucune pièce d’identité, c’est-à-dire qu’on ne sait pas s’il s’agit de Maï-maï ou non», confie un habitant du quartier latin, une contrée proche du lieu où s’est passé l’incident.

«Comme nous habitons tout près de la douane, nous avons entendu presque toutes les discussions. Ces hommes armés non identifié sont venus en groupe, ils ont dit au militaire PM que nous avions l’habitude d’appeler Shabadeux (Père des jumeaux, Ndlr), qu’ils sont des patriotes en colère contre le Rwanda responsable des troubles sécuritaires dans l’Est de la RDC, surtout pour son soutien à la rebellion du M23 au Nord-Kivu. Le militaire les a empêché, mais comme ils étaient en groupe, ils ont sauté la première barrière jusqu’au batiment de la DGM (la direction générale des migrations au Sud-Kivu, Ndlr).Là, ils ont trouvé d’autres militaires et policiers en poste à la garde, qui leur ont barré le passage. Comme ils ne voulaient pas comprendre, ils se sont tirés dessus. Le matin nous avons constaté le corps de l’un des miliciens. Le premier officier de la police militaire Shabadeux qui a tenté de les stopper premièrement a été grièvement blessé, nous avons appris qu’il est mort dans la journée», témoigne un autre jeune qui a requis l’anonymat.

«Mais des soldats rwandais ont également ouvert le feu vers le coté congolais. Nous sommes restés dans nos maisons par peur, mais nous avons vu à travers nos fenêtres, des flammes des coups de feu qui provenaient aussi du côté rwandais», rencherit-il.

Les autorités congolaises ont démenti les accusations de Kigali selon lesquelles entre 12 et 14 militaires congolais auraient franchi la zone neutre, et auraient ouvert le feu sur le poste frontalier du Rwanda.

Dans un communiqué, le gouverneur du Sud-Kivu Théo Ngwabidje informe que des coups de feu ont été entendus lorsque des policiers et des militaires congolais traquaient une bande de criminels en fuite, après avoir tenté d’opérer dans le quartier avoisinant la frontière.

«Observons la tendance du Rwanda de vouloir se victimiser et créer des tensions, en alléguant des faits mensongers, et qui révèle sans nul doute son intention de vouloir attaquer la province du Sud-Kivu, comme c’est le cas de la guerre d’agression qu’il mène au Nord-Kivu», peut-on lire dans ce communiqué du gouverneur.

De son côté, l’armée congolaise donne une autre version. Elle annonce plutot qu’il s’est agi d’une attaque de sa position pour des raisons spécifiques, et qu’après échange des tirs, les assaillants ont été mis en déroute.

«Les FARDC informent l’opinion tant nationale qu’internationale qu’en date du Mercredi 15 février 2023 vers 4h30, une bande des hors la loi de la République Démocratique du Congo a attaqué notre position de Ruzizi 2. Ce derniers, venus de la périphérie de la ville de Bukavu, avaient pour but de s’approvisionner en armes et munitions», peut-on lire dans un communiqué des forces armées de la RDC.

L’armée congolaise affirme avoir capturé 4 assaillants dont 2 blessés, une arme AK 47, deux chargeurs garnis, 125 cartouches AK 47, et une grenade.

Dans un autre communiqué, le commandant de la 33ème région militaire le général major Yav Avul Ngola Robert indique que les FARDC sont surprises d’apprendre que le territoire rwandais serait l’objet d’une quelconque attaque de la part des forces armées de la RDC. Les FARDC condamnent énergiquement cette récupération qui fait croire à une manipulation dans le but de déstabiliser la ville de Bukavu, en particulier et la province du Sud-Kivu, en général.

Tout en rappelant la détermination de la RDC à respecter la souveraineté de chaque État, l’armée congolaise appelle la population à dénoncer tout acte de nature à perturber la quiétude, et affirme que la situation sécuritaire est sous contrôle. Les deux pays ont renforcé la sécurité à la frontière.

Par la Rédaction

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