La toilette n’est pas un lieu d’aisance à Bukavu!

On la néglige souvent, mais la toilette fait partie de notre vie. Dans un bon français, la toilette s’appelle encore « le lieu d’aisance ». C’est-à-dire un lieu où l’on se soulager de manière aisée, posée et calme. C’est d’ailleurs le lieu par excellence où une personne trouve son bonheur seule ! Un lieu où celui qui se soulage peut même profiter l’occasion pour écrire  ou répondre ses amis par SMS, poursuivre des discussions dans les groupes sur les réseaux sociaux, lire les journaux, etc.

Malheureusement ce n’est pas le cas à Bukavu. IL est rare de traverser les quartiers de la ville sans respirer l’air nauséabonde dégagé par les toilettes qui d’ailleurs sont pour la plupart, très mal construites. Osez entrer dans certaines toilettes, vous allez manquer par où placer votre nez. Et lorsque vous y sortez, c’est un autre parfum indésirable que vous dégagez.

Certes, il y en a des ménages qui utilisent des toilettes modernes c’est-à-dire des toilettes à cuves, ou des toilettes traditionnelles avec des sticks d’arbres, des planches ou avec dalles. Mais la plupart ne sont pas bien aménagées et leur entretien est souvent négligé par les usagers.

Il suffit de voir la position que vous prenez lorsque vous voulez entrer dans la toilette, ce que vous voyez à l’intérieur, l’humeur de votre figure et votre position pendant que vous vous soulagez pour comprendre avec nous que vraiment plusieurs toilettes ne sont pas des lieux d’aisances.

Le constat est que plusieurs toilettes sont à ciel ouvert c’est-à-dire sans toitures, d’autres sans portes, juste des bâches ou des morceaux de sacs ou d’étoffes devant la porte, d’autres encore sans couvercles, etc. Des toilettes à cuves n’ont pas de l’eau pour évacuer les chiots ; pour les rares toilettes publiques la n’en parlons même pas.

A Bukavu, ils sont rares ces citoyens qui se soulagent dans les toilettes à cuves et se rappeler qu’ils doivent chasser leurs saletés avec de l’eau. Et même ceux qui utilisent les toilettes traditionnelles se soulagent et surtout, urinent à côté du trou sans se gener. Cela crée des odeurs, des mouches partout et d’autres bestioles, sans ignorer bien sûr les conséquences néfastes sur la santé. Raison pour laquelle devant les portes de plusieurs toilettes et à l’intérieur vous trouvez des mentions telles que « Mwaga maji kisha kutumia choo », traduisez : « Versez de l’eau après l’usage de la toilette ».

« On aimerait voir aussi un bouclage pour le contrôle des toilettes »

 La plupart de toilettes sont collées aux maisons d’habitations ; gare à ceux et celles qui souffrent de la diarrhée. A cause de la promiscuité, certains habitants construisent  les fosses septiques côte-à-côte voire même à l’intérieur de leurs maisons.

« Les services de l’hygiène ne devraient pas se concentrer seulement sur ce qui leur apporte de l’argent, mais ils devraient aussi se préoccuper cet autre aspect lié à la santé des congolais. A vrai dire, il y a des bouclages des véhicules, des taxes et amandes pour contraindre les citoyens à se mettre en ordre, mais il n’y a jamais eu de bouclages pour ne fut-ce que contrôler l’état de nos toilettes pourtant la santé n’a pas de prix. C’est drôle ! », s’indigne Alain Sadiki, habitant de Mukukwe qui invite l’Etat congolais à plus de responsabilité.

Reconnaissant la valeur de la toilette, l’humanité lui a accordé la date du 19 novembre de chaque année, célébrée comme la journée mondiale des toilettes.

Mitima Delachance

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