Minembwe : 10 morts dans une nouvelle attaque armée

Au moins 10 personnes ont perdu la vie jeudi le 10 novembre 2022 lors d’une attaque des villages de Rugezi, Kahila, Badizi, Mangojeo, et Sabuni dans les hauts plateaux de Minembwe, en territoire de Fizi, au Sud-Kivu. La société civile locale attribue cette attaque à la coalition des groupes armés Gumino, Twirwaneho, et Android.

« C’est depuis 4h qu’ils ont attaqué le camp des déplacés de Rugezi, et la population sans protection a pris la fuite dans tous les sens. Nous craignons aussi pour la sécurité des humanitaires, du personnel soignant et des malades du centre de santé de référence de Rugezi dans la zone de santé de Minembwe », alerte la ferme d’évolution des jeunes vétérinaires et agronomes de Namurombwa/Minembwe pour le développement, FEJVN, une association sans but lucratif basée à Rugezi.

Comme c’est une zone reculée sans infrastructures routières adéquates, où le réseau de télécommunication pose problème, et sans militaires, sans policiers, ni la présence de la Monusco, la même source précise que le même jeudi vers 16 heures la coalition Mai-mai Biloze Bishambuke, est intervenue afin de repousser les Gumino Twirwaneho vers leurs positions de Kakangala, Kabingo, et Muliza, après plusieurs dégâts humains et matériels.

« Selon les enquêtes faites par FEJVN : 176 maisons ont été incendies et 10 personnes incendiées dans ces maisons. Parmi ces victimes nous avons compté 6 enfants, 3 femmes et 1 homme. Il y a aussi 6 femmes blessées lorsqu’elles prenaient fuite, 7 enfants retrouvés sans leurs parents lors de la fuite », déplore Tumba Wakilongo, coordonnateur de l’Asbl FEJVN.

Ce vendredi, des volontaires de la Croix-Rouge, et d’autres jeunes du milieu ont inhumé les restes des corps calcinés tirés des cendres dans une fosse commune, sous les pleurs des familles des victimes.

L’armée congolaise n’a pas encore confirmé ce bilan. Le porte-parole de la 12ème brigade d’intervention rapide basée à Minembwe le lieutenant Jérémie Meya Gbe a promis de s’exprimer après des enquêtes en cours.

Lors de ces attaques, les habitants se sont déplacés vers les villages de Kimete, Kasiru, Ilambo, Kabanja, Rugomero, Kitumba, jusqu’à Mukera, mais après vérification, 9 personnes manquent toujours à l’appel parmi lesquelles 3 femmes, 4 enfants, et deux hommes selon cette structure qui déplore aussi les conditions des vie des déplacés surtout en ce temps de famine dans les hauts plateaux de Fizi. Dans ce contexte l’Asbl FEJVN lance un appel urgent aux organisation humanitaires afin de venir en aide aux nouveaux déplacés qui ont aussi perdu leurs biens lors de la débandade.

Des attaques à caractère tribal sont souvent signalées dans cette région entourée par des carrés miniers, tantôt c’est la coalition des groupes armés Gumino Twirwaneho et consorts qui attaque les villages habités par les familles des groupes armés Mai-mai tantôt c’est l’inverse. En ce moment où l’attention est focalisée sur la guerre entre l’armée congolaise et la rébellion du M23 soutenue par les forces extérieures, d’aucuns croient que la situation sécuritaire dans le sud du Sud-Kivu n’est pas aussi moindre, et ne devrait pas être considérée à la légère.

Par la Rédaction

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