Sud-Kivu : « Avec ou en face du Covid-19 au Sud-Kivu» une nouvelle publication du professeur docteur Flammand Balilwa Ngoyi

Un nouvel ouvrage vient enrichir la littérature congolaise orientée aux questions de santé publique. Face aux enjeux du moment et à la manière dont l’humanité en général, la RDC notre pays en  particulière et le Sud Kivu de façon plus approfondie sont secoués par la pandémie de Covid 19, le monde scientifique et les chercheurs sont décidés depuis le début des hostilités à contribuer à la riposte.  C’est le cas du Professeur Docteur Flammand BALIWA NGOYI qui avec toute l’humilité scientifique requise, met à la portée de ses concitoyens, des Étudiants, de la presse et toutes les autres couches, son apport et cela à travers l’ouvrage à paraitre de manière imminente et intitulé « AVEC OU EN FACE DU COVID 19 AU SUD-KIVU»

Ayant eu l’occasion de parcourir son contenu avant les derniers réglages techniques du genre  mise en forme et autres reliures en prévision de sa parution à la Revue de Philosophie ISIDORE BAKANJA,  nous avons découvert un travail profond, pertinent et répondant  au besoin d’informations ressenti dans notre environnement autour de cette importante question de société  qu’est la pandémie de COVID 19 tel que vécue au Sud Kivu.

Étalé sur une trentaine de pages, la recherche brosse la petite historique de ce qui a été d’abord découvert en Chine comme épidémie avant d’être carrément déclarée pandémie en Novembre 2019. Se propageant par le contact et caractérisé par une fièvre, une toux, une sécheresse de la gorge et des difficultés respiratoires pouvant entrainer la mort, le COVID 19 gagnera du terrain dans plusieurs puissances, de la France à la Grande Bretagne en passant par les États Unis. La grandeur de la pandémie sera cependant minimisée par plusieurs gouvernements à l’instar du Brésil et de la Russie, lesquels prendront du temps avant de s’avouer vaincus. Avec les déplacements des populations et autres échanges, l’Afrique n’en sera pas épargnée et le Rwanda sera même le premier à s’approprier la lutte avec des mesures draconiennes et impitoyables en terme de riposte. Frontières, Aéroports, Écoles et Universités seront tour à tour fermées, un couvre-feu imposé au citoyens qui doivent se laver leurs mains le plus de fois possible. Le Continent est secoué en 2020, le Mali va jusqu’à solliciter le report pure et simple des dettes de certains pays africains, les Nations Unies implorent l’arrêt des hostilités dans certaines régions. Toutefois, nuance le Professeur BALIWA, certaines Nations comme le Burundi et la Tanzanie se décident de ne pas se laisser emporter par la panique et la vie y continue son cours normal. Madagascar annonce même avoir trouvé un  remède qu’il baptise  COVID ORGANIC. Pendant ce temps, la pandémie gagne les esprits et est officiellement annoncée en RDC par le Président Félix Tshisekedi le 18 Mars 2020:

« L’heure est grave, nous sommes devant un ennemi invisible et qui tue»…

La Commune des affaires de Gombe est confinée dans la foulée, la capitale est paralysée entre autre par les difficultés de se faire des provisions et à l’auteur de renvoyer à une loi de la nature qu’il qualifie  de loi de l’attraction 

 : « Tout ce sur quoi l’on se concentre se développe. L’attention portée aux non voulus attire davantage des choses non voulues. Il fallait déjà dans la Ville de Kinshasa éviter d’attirer l’attention sur les choses non voulues, la maladie, la pauvreté, la corruption etc… Plus on s’attarde à ces choses, révèle-t-il, plus elles s’agrandissent et malgré leurs efforts, la médecine, l’économie et encore moins le droit n’ont pas réussi à endiguer ces maux»

Vue de l’ouvrage du professeur docteur Flammand Balilwa Ngoyi

De part sa situation géographique caractérisée notamment par un certain nombre de pays frontaliers, un aéroport national à Kavumu, des aérodromes et autres pistes dans les territoires, d’importantes activités lacustres tant sur le Lac Tanganyika que sur le Lac Kivu, des bus, taxis voitures et autres taxi moto, des camps de déplacés et des regroupements des réfugiés, le Sud Kivu fait figure de zone à haut risque et annonce par le biais de son Gouverneur Théo Ngwabije, le relais de toutes les mesures édictées par les pouvoirs publics. Un site désigné pour les quarantaines est mis sur pied à Bwindi en Commune de Bagira pendant que le Comité Multisectoriel de Coordination de la Riposte est installé. Des mesures sont vulgarisées, mais n’empêchent pas l’apparition des premiers cas. 3 premiers cas sont confirmés et 2 sont directement isolés à Bwindi d’où ils seront déclarés guéris et libérés dans la foulée 14 jours après. Malgré leurs mérites, les mesures annoncées par l’autorité provinciale piétinent à certains niveaux et sont foulées au pieds, la faute à certaines contraintes liées aux mentalités. Et des exemples soulevées par la Professeur BALIWA, l’on retient entre autre:

-Le choc lié aux inondations à Uvira qui ont obligé des centaines des gens à se mobiliser pour solidariser avec les victimes et leurs  familles.

-Au nom de la solidarité congolaise, certains deuils au regard de la célébrité des défunts ont drainé des foules innombrables au delà de 10 personnes exigées par l’arrêté provincial. Cas des obsèques du célèbre footballeur Jeannot WITAKENGE.

-L’engouement suscité par le Procès dit de 100 Jours et retransmis à la télévision nationale en direct de Kinshasa et que personne ne voulait manquer du fait que le prévenu vedette avait Bukavu comme fief et base électorale.

De cet état de choses et de ce tableau pour le moins sombre, Flammand BALIWA Ngoyi, Docteur en Relations Internationales de l’Université Pédagogique Nationale Kinshasa, dresse certains défis à relever par chaque secteur par rapport au niveau de responsabilité dans la riposte.

Au niveau de l’administration, il relève entre autre l’insuffisance des moyens financiers, infrastructurels et matériels, la carence du personnel qualifié et même la faible administration communicationnelle.

Il dénonce au niveau politique l’absence des mesures d’accompagnement après le confinement pour vivre avec le COVID 19 tout en décriant l’absence d’une Unité de Police spécialisée dans la Protection civile.

La coopération avec le pouvoir central s’est traduit notamment par   l’incapacité de négocier à ce que les Test soient décentralisés le tout avec pour conséquence le retard dans la transmission par l’INRB des résultats.

Sur le plan sanitaire, Flammand BALIWA, également Officier Supérieur de la Police  Nationale Congolaise avec Grade de Colonel     préconise l’insertion  de la lutte contre le COVID 19 comme activité normale dans les structures médicales à l’instar du Sida et du diabète.

Sur le plan socioéconomique, l’ auteur prône une gestion efficiente des conséquences économiques issues des arrêts des activités, mais aussi de politiques claires de soutien à ceux qui ont connu des récessions dues au confinement tout en désapprouvant le faible leadership des organisations citoyennes et le manque d’appropriation du virus par la population.

Du gouvernement provincial aux provinces voisines en passant par l’Assemblée provinciale, les Cours et Tribunaux ou encore les Partis politiques et la Société civile, l’ouvrage répartit les pourcentages par rapport au rôle dévolu aux uns et aux autres dans la gestion de la riposte. Le Gouvernement  provincial arrive en pole position avec 55,5%, suivi de la Société Civile Forces Vives avec 19,4% , les ONG Internationales, les Provinces voisines ou encore la diaspora sudkivutienne s’en tirant chacune avec 1% des responsabilités.

« De ces défis non exhaustifs, il revient au Gouvernement provincial de mettre sa population à l’abri, de monter des stratégies efficaces autour d’une vision et d’un plan opérationnel des actions prioritaires pendant et après les mesures prises» peut-on encore  lire.

Par des tournures assez philosophiques,  Flammand BALIWA, se pose la question de savoir que tirer de Covid au Sud Kivu et essaie d’y trouver une réponse : «Le Covid 19 étant perçu comme un Diable, il faut alors utiliser une longue fourchette quand on mange avec lui, et dans le cas d’espèce ce sont les mesures barrières»

En guise de conclusion, l’auteur place le COVID 19 dans la longue série des malheurs  prédits par Michel NOSTRADAMUS au 16ieme Siècle et au  registre desquels on peut bien répertorier la Chute de l’Empire britannique, les guerres européennes ou encore les différentes pestes, le COVID 19 étant la peste actuelle. Flammand BALIWA préfère cependant jouer à l’apaisement en renvoyant à la tuberculose et à la malaria qui enregistrent plus de ravages que le COVID 19, à la seule différence que celui-ci bénéficie de beaucoup plus d’échos que les 2 autres. Les Sud Kivutiens devraient apprendre d’être avec le Covid-19 et non d’être en face du Covid-19.

Et à lui de chuter : « Plus question de la non préparation de l’attaque à temps, plus de mobilisation à outrance, plus de panique générale, oui à la peur et non au stress généralisé, car la pandémie continue à sévir, c’est la loi de l’attraction. On ne se choisit pas un voisin, on ne se choisit pas un ennemi. Respectons les mesures barrières et remettons nous au travail. Les animaux malades de la peste peuvent nous servir de leçon. Le COVID 19 doit être » considéré comme une insécurité  urbaine, durant laquelle tout le monde peut être visité, volé ou tué, personne n’est immunisé car l’histoire ne retient que les vainqueurs, celui qui gagne s’associe à l’autre et celui qui perd reste  seul »

 Ouvrage feuilleté et parcouru par Justin Kyanga, Journaliste.

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