Goma : 7 morts, plusieurs blessés et 158 arrestations selon l’armée.
Une vive tension s’observe depuis tôt le matin de ce mercredi 30 août 2023 dans plusieurs coins de la ville de Goma au Nord-Kivu, surtout dans les quartiers Ndosho et Kyeshero. Les forces de l’ordre tentaient d’étouffer une manifestation des adeptes de la secte dénommée «la foi naturelle judaïque messianique vers Les nations, en sigle FNJMN» surnommés Wazalendo qui exigent le départ de la Monusco et des forces de l’EAC estimant qu’ils ne font rien pour rétablir la Paix, ils veulent aussi le départ des ONG qui selon eux, continuent à appauvrir la population locale en alimentant une guerre interminable.
Si l’armée congolaise évoque le bilan de 6 morts, plusieurs structures de la société civile évoquent 8 morts y compris un policier tué par les manifestants en colère. Cependant, d’autres indiscrétions estiment que le bilan avoisinerait une quarantaine de morts et plusieurs blessées, affirmant avoir aperçu des camions des militaires qui transportaient certains capturés, des blessés et des corps sans vie.
« Les Wazalendo ne savaient pas que les forces de défense et de sécurité étaient déjà alertées afin de rétablir l’ordre. Ils ont débarqué dans l’enclos de l’église, et comme les Wazalendo tenaient coûte que coûte à aller chasser la Monusco , ils ont tiré des coups des balles pour les disperser, malheureusement plusieurs adeptes ont été atteints, d’autres sont morts », affirme un témoin de l’événement qui par ailleurs, condamne l’utilisation excessif de la force par les forces de défense et de sécurité.
Outre cela, l’on note que parmi les personnes tuées, il y a un policier, mais également Dorcas Tabitha, une animatrice à la radio télévision Uwezo wa Neno, appartenant à la même secte, et vandalisée. L’église a été incendiée, et le responsable qui se surnomme visionneur, Éphrem Bisimwa serait aux arrêts, avec plus d’une centaine de ses adeptes.
« Nous avons un agresseur qui menace la sécurité de la République et ces gens sont entrain de jouer le jeu de l’ennemi. Ils sont manipulés, drogués, etc. On les achète avec les billets de banque pour semer l’insécurité mais les forces de défense et de sécurité ont opéré de manière très professionnelle sur instruction du gouvernement provincial », a déclaré le lieutenant colonel Guillaume Ndjike Kaiko, porte-parole du gouvernement provincial du Nord-Kivu.
Les activités socio-économiques sont restées paralysées une bonne partie de la journée. L’armée et la police tentent de remettre l’ordre à travers des tirs sporadiques selon les témoins.
Dans un communiqué, l’autorité provinciale militaire du Nord-Kivu le lieutenant général Ndima Kongba Constant rassure la population de l’accalmie de la situation, l’appelle à ne pas paniquer et à vaquer librement à ses occupations.
Par Dorcas Muyengo
