Sud-Kivu : Une motion de censure qui suscite des émotions ; les 48h les plus longues !

La motion de censure contre le gouvernement provincial du Sud-Kivu sera examinée ce jeudi 2 décembre 2021, le même jour les députés provinciaux vont se prononcer par un vote s’ils sont pour ou contre le départ de l’actuel locataire de Nyamoma le gouverneur Théo Ngwabidje Kasi, et son gouvernement.

Un communiqué signé par le rapporteur de l’assemblée provincial, Jacques KAMANDA invite tous les députés à cette plénière qui débutera à 10heures.

Par un accusé de réception, le député Jacques Kamanda prouve que la motion et l’invitation ont été transmises au gouverneur Théo Ngwabidje Kasi ce lundi 29 novembre 2021.

Cette annonce a été faite au moment où une manifestation s’organisait à Bukavu; des agents de la commune d’Ibanda ainsi que des membres des différentes structures et organisations proche du parti politique, AFDC, alliance des forces démocratiques du Congo, parti cher au président du sénat Modeste Bahati Lukwebo, ont manifesté ce lundi 29 novembre 2021 devant les installations de l’assemblée provinciale, afin de soutenir le gouverneur Ngwabidje, l’un des cadres de l’AFDC.

«Nous dénonçons toute action qui vise à déstabiliser les institutions provinciales», pouvait-on lire sur certaines affiches et calicots.

Pour rappel, vendredi le 26 novembre 2021, 12 députés ont signé une motion de censure contre Theo Ngwabidje et son gouvernement provincial. Ils est reproché au gouverneur l’incompétence, l’opacité, la mauvaise gouvernance et le sabotage envers l’assemblée provinciale.

Quelque temps après la signature de cette motion, c’est aussi le temps, comme on l’observe, de rappeller et brandir l’exécution d’un arrêt dans le litige qui oppose trois députés provinciaux aux autres candidats qui s’étaient sentis lésés après les élections de 2018 et qui avaient saisi la justice afin d’invalider les mandats de ces 3 députés parmi lesquels l’actuel président de l’assemblée provinciale du Sud-Kivu Zacharie Lwamira, et le député provincial Georges Musongela, l’un des signataires de la motion de censure, dont la résidence venait d’être victime dimanche dernier, d’une attaque par des inconnus qui ont caillassé les vitres de sa maison.

«Par sa lettre No589/C.E/Gref. Chef/D…./KM/2021 du 27 Septembre 2021, le greffier en chef du Conseil d’État a transmis au Gouverneur de la Province du Sud-Kivu, pour disposition et compétence, l’expédition certifiée conforme de l’arrêt REA.040 revêtue de la formule exécutoire. L’ Arrêt dont question déclara élus Mushi Bonané Sylvanus pour la circonscription Bukavu-Ville, Bahati Ntabaza Elysée pour la circonscription électorale de Kabare, Domengo Lukera Léonard pour la circonscription électorale de Walungu, en lieu et Place de Géorges Musongela, Zirhumana Basimane et Lwamira Barhumana.

L’un des bénéficiaires de l’arrêt 040, à savoir Monsieur Mushi Bonané, a fait diligence pour faire exécuter, par voie d’huissier, ledit arrêt à la date de ce jour et ce, conformément au droit commun. L’huissier d’exécution, après avoir notifié des itératifs commandements aux ex-députés susmentionnés, a fait rapport au Procureur Général près la Cour d’Appel du Sud-Kivu, lui signifiant le refus des intéressés de s’exécuter volontairement. Au regard de ce rapport, le Procureur Général ai a fait une réquisition à la Police Nationale Congolaise afin de mettre à la disposition de l’huissier 12 policiers en vue de l’exécution parfaite dudit arrêt», indique un texte partagé par un membre de la cellule de communication du gouvernorat dans les réseaux sociaux.

De leur côté, les soutiens des députés indexés s’interrogent sur l’opportunité de l’exécution de cet arrêt et estiment qu’ils s’agit là tout simplement «d’une certaine peur, et des manœuvres de Nyamoma pour brouiller les pistes». Ils rappellent qu’un autre document, la lettre du Conseil d’État du 30 septembre 2021 mentionne qu’il y avait des erreurs matériels dans l’arrêt brandi, et croient que «l’important serait de laisser le gouverneur et son équipe venir présenter calmement leurs moyens de défense devant la représentation provinciale ce jeudi, au lieu de les désorienter».

Des agitations qui s’observent de part et d’autre dans les deux camps, et qui ressemblent au jeu de ping-pong font croire que peut-être les 48heures à venir risquent d’être les plus longues de l’année, au Sud-Kivu.

Par Mitima Delachance

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