Sud-Kivu/Élections des gouverneurs : «La cohésion sociale nous évitera de perdre encore nos 5 prochaines années dans des tensions» (Mick Mutiki)

En République Démocratique du Congo, moins de deux semaines avant les élections des sénateurs, gouverneurs et vice-gouverneurs, ça continue à bouger dans les milieux politiques surtout dans la province du Sud-Kivu. Ceux qui se considèrent comme étant les plus grandes forces politiques ne parlent pas le même langage sur le prochain locataire de Nyamoma; presque tous veulent se retrouver sur le seul fauteuil et au même moment.

Malgré tous les efforts d’harmonisarion des points de vue, les trois grandes forces politiques du Sud-Kivu notamment l’alliance des forces démocratiques du Congo AFDC de Modeste Bahati Lukwebo, l’union pour la nation congolaise UNC de Vital Kamerhe, et le parti présidentiel Union pour la démocratie et le progrès social UDPS ne parviennent pas à s’accorder sur la gestion de la province.

« Ma crainte c’est qu’une troisième voix puisse sortir si l’UNC, AFDC et UDPS ne trouvent pas de compromis. Nous risquons d’assister à un vote surprise parce qu’il n’y a pas eu de consensus », craint Mick Mutiki, président provincial du cadre de concertation de la société civile du Sud-Kivu et expert en gouvernance sécuritaire.

Face à la situation actuelle qui prévaut dans les milieux politiques du Sud-Kivu Mick Mutiki reste optimiste et croit que cohésion sociale est la chose la plus facile car il suffit selon lui, d’une petite dose de bonne volonté politique.

« Ce sont les tireurs de ficelles qui veulent souvent se retrouver politiquement qui tirent les ficelles entre communautés mais entre elles, les communautés n’ont pas de problème. Que le gouverneur soit mushi, murega, mubembe… qu’il provienne même en dehors de cette province ; s’il arrive à créer un dialogue social permanent, un cadre de concertation permanent entre les forces politiques et les forces sociales d’une part et les partis politiques entre eux d’autre part, il aura réussi sa mission », ajoute Mick Mutiki.

Aussi, le président du cadre de concertation de la société civile du Sud-Kivu craint l’ingouvernabilité du Sud-Kivu dans l’avenir suite au manque du consensus politique.

« Si c’est Purusi qui passe avant de prendre langue avec Emile, il risque d’y avoir blocage dans l’hémicycle. Les électeurs de celui-ci pourraient bloquer celui-là dans l’hémicycle. Et donc la cohésion sociale est possible si les gens négocient. Savez-vous combien de fois ces élections ont été reportées au Sud-Kivu politiquement? Je pense que c’est parce qu’on essayait de trouver un consensus mais on ne l’a pas trouvé. Si on ne le retrouve pas dans la répartition des postes à l’assemblée provinciale, allons au niveau du gouvernement provincial » renchérit l’expert en gouvernance sécuritaire.

Cependant, cet acteur de la société civile met en garde les hommes et femmes politiques dans cette nouvelle législature au Sud-Kivu.

« Que les gens se distribuent des postes sans nous distraire. Qu’ils nous laissent en paix nous qui n’avons pas de postes. Nous serons en train de suivre comment ils seront en train de gérer mais qu’ils sachent que nous ne sommes pas prêts à perdre encore les 5 prochaines années dans les guéguerres. Au moins eux ils ont une chance car ils auront été prévenus », conclut Mick Mutiki.

Par Dorcas Namusenge

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