RDC/Election du bureau définitif à l’assemblée nationale: L’audition du ticket fort Mboso-Kabund attendu ce mardi

D’ores et déjà, d’aucuns pensent qu’en votant massivement la motion contre l’ancien Premier ministre, les députés, pour être cohérents avec eux-mêmes, devront voter, dans les mêmes proportions, les candidats de l’USN.Quatre mois après son lancement le 23 octobre 2020 par son géniteur, Félix Tshisekedi, l’Union sacrée de la nation prend de plus en plus forme. Ses composantes se précisent. Cas de l’Assemblée nationale où, à quelque 24 heures de l’élection de son Bureau définitif, le ticket USN, Mboso-Kabund part très largement favori des pronostics dans les travées de l’hémicycle.

Le premier comme candidat président et le second, à la première vice-présidence du perchoir de la représentation nationale.

Emprunté au jargon des parieurs, ce ticket de l’Union Sacrée de la Nation est la combinaison gagnante dans cette bataille au portillon qui attend l’ultime sentence des pairs. Car, dans la situation actuelle à l’Assemblée nationale où s’est constituée une nouvelle majorité parlementaire, après la rupture de l’ancienne coalition FCC-CACH, l’échec de Christophe Mboso N’Kodia Pwanga et de Jean-Marc Kabund à l’élection prévue pour ce mercredi 3 février, au profit d’un outsider, ne serait rien d’autre qu’un coup véritable de théâtre.

Dit autrement, le plus âgé des élus, qui a déjà pris le goût du marteau du speaker de leur chambre parlementaire, depuis le mois de décembre dernier, pourrait légitimement compter sur le vote de ses collègues. Cela pour plusieurs raisons.
La première est celle qui tient de sa gestion de la session extraordinaire de l’Assemblée nationale en cours et qui va très bientôt se clôturer. Le second acquis est son caractère « fatshi-compatible », en ce que ce grand âge qui celui de Christophe Mboso, on se nourrit très rarement des ambitions personnelles.

Qui plus est, le candidat futur président du Bureau définitif de la Chambre basse du Parlement, n’étant pas connu, outre son appartenance générique au Front commun pour le Congo (FCC), à l’instar de nombreux autres membres de la Kabilie, comme quelqu’un qui serait un affidé de telle ou telle obédience politique particulière. Pour cette raison, Christophe Mboso N’kodia Pwanga peut donc rassurer le Président de la République, Félix Tshisekdi et aider ainsi, à l’implémentation des réformes voulues par l’initiateur de la nouvelle majorité parlementaire labellisée Union sacrée de la Nation.

UN VIEUX LOUP DE LA CLASSE POLITIQUE

Quand il se nourrit de l’ambition de présider aux destinées de la Représentation nationale, Christophe Mboso n’y va donc pas en apprenti-sorcier. Bien au contraire, l’homme charrie derrière lui plusieurs années d’expérience du jeu politique congolais.
Originaire de la nouvelle province du Kwango, issue du découpage de l’ex-Bandundu, Christophe Mboso est détenteur d’un diplôme de licence en Sciences politiques et administratives de l’université de Lubumbashi (UNILU).


La littérature à son propos renseigne que cet homme très peu bavard, aux apparences d’un ancien séminariste et à la prosodie proche de celle des prêtres de l’Eglise catholique romaine, a commencé à fourbir ses armes en politique sous le régime de feu le maréchal Joseph-Désiré Mobutu.

Il a été successivement Commissaire politique du MPR Parti-État en 1977, membre du Comité central du MPR en 1982. Pas seulement. En 1990, à la faveur de la démocratisation de l’espace politique de l’ex-Zaïre, il cofonda avec feu Joseph Ileo Songa Amba, le Parti démocrate et social chrétien (PDSC).

De par son étoile brillante, le Président Mobutu fit de cet homme ministre à plusieurs reprises entre 1990 et 1997. Les Zaïrois de l’époque et Congolais d’aujourd’hui, se rappelleront donc de Christophe Mboso comme ministre de la Santé publique, du Portefeuille de l’État, des Sports et Jeunesse et de l’Agriculture.

Soucieux de servir son pays à un plus haut niveau, Christophe Mboso Nkodia figure sur la liste des 33 candidats à la Présidence de la république, lors de toutes premières élections libres, démocratiques et transparentes, organisées au pays en juillet 2006.

Après la mort du MPR-parti-Etat et son départ du PDSC, ce patriarche du Kwango a par la suite, créé son propre parti politique, connu sous le label de la Convention pour la République et la Démocratie(CRD).
Les informations en notre possession renseignent que ce parti a glané plusieurs sièges à l’Assemblée nationale, à l’issue des législatives du 30 décembre 2018. A l’ère et à l’heure des coalitions, ce nombre de députés CRD confère au président de leur parti, un poids politique réel tel que nul n’en prétexterait ignorer. Vu de l’Assemblée nationale, Christophe Mboso est parmi les doyens, non seulement du Parlement, mais aussi de la classe politique congolaise.

JEAN-MARC KABUND, LE GARDIEN DU TEMPLE ?

Comme dit précédemment, Christophe Mboso ne sera pas seul. Il sera secondé par la caution de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), Jean-Marc Kabund A-Kabund qui porte le brassard de président intérimaire du parti présidentiel. Un coup de projecteur sur Jean-Marc Kabund-A-Kabund suffit pour comprendre qu’en postulant à la vice-présidence de l’Assemblée nationale, le numéro 1 du parti de la 11ème rue Limete, signe son « come-back », après sa déchéance de ce même bureau en juin 2020. Ainsi, le président intérimaire du parti présidentiel signe son retour, non en revanchard et avec ressentiment, mais en homme sage, après avoir fait les frais des pratiques que certaines langues ont qualifiées d’antidémocratiques et qui ont marqué l’ère Jeanine Mabunda de la très décriée coalition FCC-CACH.

Des pratiques que l’opinion souhaite ne plus voir le futur vice-président de l’Assemblée nationale refaire, lui qui en a souffert et qui les a décriées.
Ticket du parti présidentiel au perchoir de l’Assemblée nationale, Jean-Marc Kabund sera ainsi le gardien du temple qui veillera sans doute, à la production législative. On rappelle qu’après la mort d’Étienne Tshisekedi en février 2017, c’est Jean-Marc Kabund, alors secrétaire général du parti, qui est désigné au poste de président intérimaire. Le jeu politique actuel fait de lui non seulement la caution de l’UDPS, mais aussi et surtout l’œil et l’oreille du parti présidentiel au sein du bureau définitif qui sera élu et installé ce mercredi 3 février.

Une fois élus, l’un et l’autre entendent apporter sa contribution, au prorata de son expérience, pour une autre direction et une gestion efficiente et transparence de la chambre basse du Parlement.

Du haut de ses 78 ans, Christophe Mboso est donc un vieux briscard de la politique du pays. De plain-pied dans la carrière politique depuis 1977 et presque octogénaire, il ambitionne de mettre son expérience politique, doublée de sagesse, au service de la Représentation nationale de son pays. Et le ticket qu’il est censé former avec Jean-Marc Kabund-A-Kabund ne peut qu’augurer une législature prometteuse

Un autre fait notable de cette élection, est la présence des Bembistes et des Katumbistes parmi les candidats à d’autres postes du Bureau définitif de l’Assemblée nationale. Ce qui démontre à suffsance que les deux Genevois sont bel et bien dans le bateau Union sacrée et aussi, la tradition qui veut qu’il y ait un membre de l’opposition au perchoir.

Tout bien considéré, les députés nationaux, qui avaient voté massivement, le mercredi 27 janvier dernier, pour la motion de défiance contre le Premier ministre Sylvestre ilunga Ilunkamba, ne devront donc aller outre mesure, que de rester cohérents avec eux-mêmes, en votant dans les mêmes proportions, le ticket de l’USN. Car, s’ils avaient désavoué l’ancien Chef de l’Exécutif, c’était justement pour ouvrir la voie à l’Union sacrée. Et donc, leur vote de ce mercredi 3 février au Palais du peuple, ne sera qu’une démarche inscrite dans la logique de faire aboutir ce qu’ils avaient déjà entrepris.

Avec Forum des As

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