Bukavu : Denis Mukwege maintient le suspens sur sa candidature malgré le chèque reçu

En République Démocratique du Congo, le prix Nobel de la paix 2018 continue à maintenir le suspens sur sa candidature à la présidentielle de décembre prochain. Samedi le 16 septembre 2023, des milliers de congolais venus des différents coins de la RDC et du monde se sont rassemblés à la fondation Panzi dans la ville de Bukavu ; ils ont remis au docteur Denis Mukwege un chèque de cent soixante millions de francs congolais (160.000.000FC, soit l’équivalent de 64.000 dollars américains, Ndlr) comme contribution aux frais de caution de sa candidature à la présidentielle.

« Ce sont des collectes faites par ci par là pour vous envoyer notre papa, notre Nobel, un homme qui craint Dieu, à la tête de notre pays », ont-ils dit dans leurs différents discours.

Cette foule était composée en majorité, des survivantes des violences sexuelles, des membres des organisations de la société civile, des mouvements citoyens, des certains députés provinciaux du Sud-Kivu, et des congolais venus de la diaspora qui lui ont témoigné leur soutien.

Le docteur Mukwege leur a demandé encore un peu de temps pour réfléchir estimant que le cadre n’était pas approprié pour se prononcer. «La nuit porte conseil» leur a-il-dit.

Le Docteur Mukwege reste convaincu qu’il s’agit là d’une responsabilité à laquelle il est appelé à répondre, et croit qu’aucun système ne peut s’opposer à un peuple déterminé.

«ça nous appelle à notre responsabilité à pouvoir répondre à leur demande. Et je dis que la nuit porte conseille parce que nous allons tout simplement répondre à leur demande au moment voulu », a dit le docteur Mukwege devant la presse juste après la cérémonie.

Denis Mukwege Mukengere affirme que sa lutte qu’il croit longue n’est pas pour un positionnement quelconque mais plutôt, pour un changement.

« Qui est-ce que nous avons eu comme président que nous avons élu nous-mêmes, allez-vous me citer quelqu’un parmi tous ceux-là qui ont dirigé le Congo ? Allons-nous continuer comme ça ? Mais moi je crois qu’il y a une révolution qui est en train de naître! La liberté a un prix et je crois que nous devons payer ce prix pour devenir un peuple libre. Vous insistez mais je suis déjà une réponse! », a laissé entendre le docteur.

Des réactions n’ont pas tardé surtout dans les réseaux sociaux. Nombre d’internautes se demandent toujours pourquoi le docteur hésite à se prononcer directement s’il sera candidat à la présidentielle ou non. A-t-il peur de subir quelques pressions du pouvoir à l’instar de certains candidats qui se sont déjà déclarés ouvertement ? A-t-il peur d’être d’être candidat dans une élection dont il estime la tricherie d’avance ? N’est-il pas sûr que les élections vont se tenir en décembre ? Est-il sûr de lui-même malgré tout ? Celles-ci figurent parmi autant de questions en ce moment où le délai pour le dépôt des candidatures à la présidentielle tend vers sa fin.

Devant la presse, le prix Nobel de la paix 2018 a indiqué que le lieu n’était pas approprié pour se prononcer ouvertement, qu’il a besoin d’un temps pour réfléchir encore sur cette demande des congolais qui se sont privés en vue de soutenir sa candidature. , Il dit qu’il ne voudrait pas rester bras croisés dans sa blouse blanche quand son peuple est dans l’humiliation totale.

« La seule façon c’est d’accepter ce risque que je n’appelle même pas risque. On a quel bonheur de voir son peuple dans la misère et qu’on est en train de jouir? Il n’y a que des irresponsables qui peuvent avoir ce comportement »», a-t-il conclu.

Par la Rédaction

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