Instabilité du taux de change: Kalinda Mushagalusa préconise la « dedollarisation » de l’économie
Le taux de change est à la hausse à Bukavu, chef-lieu du Sud-Kivu, comme sur toute l’étendue du territoire national.
Face à cette situation qui touche le quotidien de la population congolaise, la rédaction de Kivu5.net est allée à la rencontre de Kalinda Mushagalusa Lorenzo, économiste et gestionnaire financier de son état.
D’après Kalinda Mushagalusa, l’instabilité du taux de change est (en partie) liée à une économie peu diversifiée. Celle-ci est basée sur l’exploitation des ressources minières, en particulier et d’autres produits d’extractions.
« Au niveau local, la faible valeur de la monnaie constitue une perte réelle en terme d’épargne pour les entreprises locaux. En outre, il s’agit d’une économie dépendante de l’extérieur et en exportant les produits, ces derniers sont à l’état brut. Une fois ces produits transformés, ils sont revendus au pays à un prix élevé, ce qui crée un déséquilibre au niveau économique » Explique Kalinda Mushagalusa.
Selon lui, un autre facteur jouerait en défaveur de l’instabilité du taux de change. Et ceci serait lié à une absence de plan de développement stratégique, par rapport au développement de la nation ; et donc une perte de la valeur des francs congolais face aux devises qui sont l’Euro et le Dollar américain.
« Les entreprises du secteur tertiaire qui sont en partie les entreprises de service telles que les maisons de télécommunications, contribuent à relever l’économie des autres pays mais ce n’est pas le cas en RDC »Poursuit Lorenzo Kalinda.
Ainsi, notre interlocutoire propose au gouvernement la réduction de dépenses publiques, en réduisant le train de vie des institutions, le contrôle suffisant sur la monnaie , une économie indexée sur le dollar et la mise en place des politiques économiques en développant le secteur agricole.
Il termine en disant que le gouvernement devrait songer également à adopter la stratégie économique des pays voisins en « dedollarisant » l’économie.
Par Irène Mulindwa
