Sud-Kivu : Première commémoration officielle de tous les massacres perpétrés depuis 1993.

Ils étaient des milliers de personnes à avoir répondu à l’appel de l’assemblée provinciale du Sud-Kivu, rassemblées sous des bâches ce vendredi 1er octobre au terrain de football de l’ISP/Bukavu afin de réclamer justice suite aux différents massacres dont le Sud-Kivu, en particulier, et la RDC en général, ont été victimes depuis bientôt 30 ans.

L’idée était aussi d’accompagner le combat du Docteur Denis Mukwege dans l’obtention d’un tribunal pénal international pour la RDC. Cette manifestation s’inscrit aussi dans le cadre du 11ème anniversaire depuis la publication du rapport Mapping des experts des Nations-Unies qui retrace et répertorie 617 violations des droits de l’homme commises en République Démocratique du Congo sur une période de dix ans, soit de 1993 à 2003.

Sur les calicots on pouvait lire «Nous exigeons l’exhumation du rapport Mapping», «nous pleurons nos frères et sœurs massacrés pendant les guerres dites de libération», ou encore «les victimes demandent justice». 

Cette commémoration est la chute d’une longue caravane pour la paix conduite récemment par un groupe de députés provinciaux dans différents territoires du Sud-Kivu pour sensibiliser sur le rapport Mapping.

«Nous nous sommes rendus compte que le rapport Mapping est resté lettre morte, c’est ainsi que l’assemblée provinciale ainsi que d’autres organisations nous vous résolu de commémorer les massacres… Le peuple congolais est un peuple patient mais il arrive que la patience touche à la fin. Nous n’allons pas nous arrêter en cours de route. Notre repos c’est quand nous aurons obtenu le tribunal pénal international pour la République Démocratique du Congo partant des premiers éléments contenus dans le rapport Mapping et que nous devons compléter par les enquêtes qui doivent être menées parce que depuis 2003 jusqu’à maintenant il y a eu des crimes, et ça continue», a déclaré Homère Bulakali est l’un des députés provinciaux du Sud-Kivu, membre de cette caravane de la paix.

Dans leurs mots de circonstance, différents acteurs politiques et de la société civile présents à cette cérémonie ont fustigé un certain lobby qui tend à nier et ou étouffer la vérité sur les différents massacres.

Au nom du gouverneur du Sud-Kivu, le ministre provincial de l’intérieur et sécurité Théophile Kiluwe rassure la détermination du régime actuel de bâtir un État de droit, après que tous ces événements douloureux aient laissé des traces.

«La recherche d’une paix durable, d’une justice distributive, et de la réparation des dommages causés à plusieurs compatriotes congolais constitue un cheval de bataille du Président Félix Tshisekedi Tshilombo qui tient à faire de notre Pays un Etat de droit où les violations des droits de l’homme doivent être sévèrement réprimées», précise Théophile Kiluwe.

Les députés provinciaux du Sud-Kivu comptent voter un édit portant identification et sécurisation de tous les sites des différents massacres répertoriés dans différents endroits de la province du Sud-Kivu.

Peu avant cette activité au terrain de l’ISP, une messe a été dite par l’archevêque de Bukavu Mgr François-Xavier Maroyi Rusengo dans la Cathédrale Notre Dame de la Paix de Bukavu pour implorer la paix et la miséricorde divine.

Par Mitima Delachance

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