Marché de Nguba : La PCR a changé d’équipe, mais le massage reste d’habitude !

C’est depuis plusieurs jours, plusieurs mois voire même plusieurs années que des acteurs sociaux dénoncent la corruption perçue par la police de la circulation routière sur différentes artères routières de la ville de Bukavu, au vu, et au su des autorités compétentes. Si à plusieurs reprises la police a annoncé des mesures de façade pour punir ou décourager cette forme de corruption communément appelée « massage », sur le terrain la situation est restée la même, et pire encore en cette période où l’Est de la RDC est sous la menace d’insécurité par son voisin le Rwanda.

Parmi les endroits les plus connus où les policiers de roulage font la honte c’est là, devant le marché de Nguba dans la commune d’Ibanda. Il suffit d’y être chaque après-midi à partir de 14h pour vous rendre compte comment un groupe de 5 à 7 policiers bien placés occasionnent des gros embouteillages ; pas pour le contrôle des documents, non plus pour fouiller les véhicules en provenance de la frontière entre la RDC et le Rwanda, mais pour récolter le massage ; cette sorte d’offrande allant de mille francs congolais au-delà, que des taximen sont obligés de donner aux bien-aimés policiers de roulage. Gare à celui qui s’entête d’offrir ; c’est là que ces hommes en uniforme rappellent que le véhicule n’a pas tous les documents, la plaque d’immatriculation, etc.

Récemment, une vidéo d’un taximan menotté sur son volant a circulé dans les réseaux sociaux. Après avoir été critiquée dans tous les sens, la police a changé son équipe, et actuellement ce sont les visages des policiers qui étaient vers le Rond-point ISP qui sont visibles devant le marché de Nguba. Et même là aussi, en face du bâtiment Rafiki vers le Rond-point ISP, la présence des roulages divisait, et continue à diviser l’opinion sur leur vrai rôle en cet endroit.

« La plupart sont des anciens taximen. Ils étaient souvent victimes des tracasseries policières avant de décider de faire la police ; malheureusement au lieu de changer les choses ils sont devenus plus pires! », se désole un vieux taximan qui pointe du doigt, nomme, et précise les quartiers où réside 5 parmi les 7 policiers de roulage devant lui en diagonale du marché de Nguba, ses anciens compagnons de route.

A qui profite le massage perçu par les policiers de roulage ? Toutes les autorités ont-elles été incapables de stopper cette anti-valeur? Ils perçoivent ces 1000fc sous quelle contrepartie ? Moyennant document livré ? N’est-ce pas une corruption à ciel ouvert ? Ont-ils le temps de contrôler ce qui entre dans la ville de Bukavu, en provenance du Rwanda, ou bien les 1000fc suffisent pour dire que tout va bien ?

Dans une interview avec kivu5.net , le ministre provincial des transports et voies de communication Alimasi Malumbi Matthieu, rappelle que le rôle de la PCR c’est le contrôle et la régularisation de la circulation routière mais aussi la vérification des documents de bord. Il estime que cette pratique du massage tire son origine dans le fait que plusieurs conducteurs des véhicules n’ont pas souvent tous les documents requis notamment le permis de conduire, le contrôle technique, et la vignette. C’est ainsi qu’ils font recours à cette forme de corruption pour soudoyer la police.

Matthieu Malumbi rappelle aussi que le corrupteur et le corrompus sont tous coupables devant la loi.

Par la Rédaction

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