Sud-Kivu: Des enseignants dispersés par la police comme des vulgaires citoyens; la société civile en colère!

Alors qu’à Kinshasa le Président Félix Antoine Tshisekedi lançait le Go pour la reprise des activités scolaires en RDC après environ 5 mois d’interruption suite au coronavirus, il n’y avait pas des cours ce lundi dans la province du Sud-Kivu dans l’Est de la RDC. Depuis tôt le matin les élèves se sont retrouvés seuls dans leurs écoles. Au lieu d’y aller, les enseignants ont organisé une marche à Bukavu pour réclamer le paiement de leurs collègues jusque-là non mécanisés, l’amélioration de leurs salaires selon le protocole dit de «Bibwa» et la suppression des zones salariales. D’autres disent qu’ils ne sont pas d’accord avec cette reprise des cours car consciencieusement cette année scolaire, ils n’ont pas enseigné comme il se doit et donc il risque d’y avoir trop de vides dans les têtes des élèves.

Mais cette marche a été dispersée moyennant des gaz lacrymogènes devant la mairie de Bukavu; au moins 2 enseignants ont été grièvement blessés. D’autres ont perdu leurs téléphones portables, des sac à mains, des souliers et d’autres biens. La société civile de Bukavu s’indigne face à cette répression.

« La société civile est fortement étonnée de voir que les manifestations des politiciens sont souvent autorisées et encadrées par les mêmes autorités, mais lorsqu’il s’agit des acteurs sociaux, de surcroît des enseignants, ça se solde par des balles et bombes», s’indignent les présidents des structures de la société civile urbaine dans un communiqué, et exigent des explications au maire et au commandant de la police dans la ville de Bukavu.

La société civile exhorte le gouvernement national de la RDC de régler en toute urgence le dossier des enseignants non payés (N.P) et les nouvelles unités (N.U) sur l’ensemble du territoire national pour faciliter une reprise des activités scolaires apaisée.

D’aucuns se posent des questions sur la qualité des cours qui seront dispensés durant les 30 jours avant la clôture de l’année scolaire 2019-2020, par des enseignants déjà frustrés par le non paiement de leurs salaires décent, ensuite par des lacrymogènes de la police.

Par Mitima Delachance

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